L’opéra Ogoni a ouvert ses portes au public, le 23 novembre 2024, au Centre culturel John Smith de Ouidah. Au cours dudit opéra, une centaine d’acteurs du camp des réfugiés Ogonis de Ouidah ont relaté en langue française et en langue locale fon, des éléments de l’expérience Ogoni entre les mains de Shell.
Félicité HOUNGUE
Photo des acteurs de l'Opéra Ogoni. « Je suis très fier que tous les acteurs proviennent du camp des réfugiés Ogoni de Ouidah. Leur prestation qui a permis de comprendre notre peine, pose aussi des questions critiques. Mon rôle aussi été de documenter l’histoire des Ogonis », a déclaré Richard Wugale, Directeur de l’Ong New Dutch Connections, spécialiste de la lutte des Ogonis, venu spécialement d’Afrique du Sud. L’opéra Ogoni, le 1er du genre et joué par les réfugiés Ogonis de Ouidah, présente des éléments de l’expérience Ogoni entre les mains de Shell. Ledit Opéra, entièrement joué en langue française et en langue locale fon, s’est achevé sous une note de joie, avec la future « Université d’Ogoni » gagnant une reconnaissance mondiale pour sa contribution à l’environnementalisme et au développement durable. Javier Lopez Piñon, spécialiste de l'opéra et encadreur, s’est vraiment réjoui de la prestation rendue par tous les acteurs. « J’ai vraiment été frappé par leur rapide maîtrise de l’Opéra Ogoni en si peu de temps », a-t-il souligné. A l’issu de la rencontre, certains des plus jeunes acteurs ont livré leurs impressions. Zina Neegbor, 18 ans et élève en classe de 1ère D : « C’est un sentiment de tristesse qui m’anime. Certes, je n’étais pas née mais j’ai vécu toutes ces scènes comme si j’étais présente à cette époque ». Nwiedor suanu T, 20 ans et élève en classe de Terminale B : « L’histoire m’a beaucoup toucheé et j’ai pleuré. J’ai joué les rôles de juge et de narrateur. Je ne pourrais plus jamais oublier l’histoire de notre peuple ». Victor Legor, 15 ans et élève au CEG2 de Ouidah : « Quand mes parents me contaient cette histoire, je pensais que c’était une pure invention de leur part. Il a fallu que je joue dans l’Opéra Ogoni pour que je réalise que tout était vrai ». Des avis semblables sont aussi partagés par Deebom Ewonubari, 20 ans, Emmanuel Goodluck en classe de Terminale et Kanee B. Clara, 15 ans en classe de 5ème.. Rappelons que l’étape suivante sera la réalisation d’un film. Selon Barry Wugale, le film comptera 312 acteurs et membres de l'équipe technique, dont environ 75 % seront des Ogonis préparés à trouver une carrière dans l'industrie cinématographique nigériane et internationale. Le film sera le premier à s'inspirer des expériences d'engagement actif du peuple Ogoni dans la lutte contre l'injustice environnementale et économique, sortira en 2025. Photo des femmes exerçant leur danse . Entrant dans le cadre du vaste plan de résistance des trois nations (Nigeria, Pays-Bas et Afrique du Sud), l’opéra Ogoni a débuté avec une formation de plusieurs mois à près de cent (100) Ogonis du camp de réfugié de Ouidah. C’est l’équipe de production de Regent Film Studio qui a été la première à venir au camp pour animer une master class de trois semaines sur le jeu d’acteur pour le cinéma. La master class a été complétée par une autre série d’ateliers sur le jeu d’acteur de théâtre, animés par l’acteur, Richard Wugale, directeur de New Dutch Connections, une ONG qui aide les réfugiés et les personnes déplacées à utiliser le jeu d’acteur pour raconter leurs histoires. La troisième partie de la formation a été assurée par Javier Lopez Piñon, enseignant du théâtre et de l'opéra depuis des décennies. Il est à souligner que la représentation sur scène s’inscrira dans la production du premier long métrage sur la lutte des Ogonis. Le film sera basé sur « Niger Delta Command », un roman de 367 pages de Barry Wugale. Le scénario du film est écrit par Benjamin Bulus, sortira sur les écrans en 2025.
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