Le plaidoyer de l'ATAF en faveur de réformes fiscales pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECA

Le Forum sur l'administration fiscale africaine (ATAF) a pris une part active à la 57ème Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). La rencontre d’Addis-Abeba en Ethiopie, des 12 au 18 mars 2025, aura permis à l’ ATAF de plaider en faveur de réformes fiscales pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECA.

Marie-Louise Félicité BIDIAS

Ministres, décideurs politiques et experts techniques se sont réunis au cours de la 57ème Conférence des ministres africains des Finances de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) de discuter des stratégies visant à renforcer l'intégration régionale et d’exploiter pleinement le potentiel du commerce intra-africain. Au cours de la conférence, les échanges ont également porté sur le rôle crucial des politiques fiscales et douanières pour garantir que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) tienne ses promesses de transformation économique. Occasion donnée au Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF) de souligner l'importance de systèmes fiscaux harmonisés et de plaider en faveur de mécanismes de génération de recettes. Ce qui soutiendraient les finances publiques tout en favorisant la libéralisation des échanges. L'une des préoccupations pressantes soulevées lors de la conférence concernait l'impact financier de la réduction des droits de douane dans le cadre de la ZLECA. De nombreux gouvernements africains dépendent fortement des taxes commerciales pour leurs recettes, ce qui rend nécessaire l'exploration de sources alternatives de revenus. L'ATAF a donc plaidé en faveur de réformes de la politique fiscale qui maintiendraient la stabilité budgétaire tout en favorisant la facilitation des échanges. Il urge l’optimisation de la fiscalité intérieure pour soutenir la mobilisation des recettes, l'amélioration des solutions fiscales numériques et le renforcement des mesures de fiscalité indirecte afin de garantir un financement public durable. La nécessité d'améliorer l'administration et la coordination fiscales a également été soulignée pour aider les pays à s'adapter à l'évolution du paysage commercial. L'ATAF a également plaidé en faveur de l'adoption de stratégies renforcées de mobilisation des recettes intérieures. Ceci souligne l'importance de renforcer l'administration fiscale, d'élargir l'assiette fiscale et d'exploiter les solutions numériques pour améliorer l'efficacité du recouvrement de l'impôt. Par ailleurs, l’ATAF a renforcé sa collaboration avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD) et Afreximbank. Ces partenariats demeurent essentiels pour faire progresser les réformes fiscales et douanières conformément aux objectifs de la ZLECA, garantissant ainsi que les politiques commerciales soient conçues plutôt pour favoriser l'intégration économique que pour l'entraver. Par sa participation active, l'ATAF a ainsi réaffirmé sa volonté de collaborer étroitement avec ses partenaires pour élaborer des politiques fiscales et commerciales efficaces qui soutiennent la mise en œuvre de la ZLECA et favorisent une croissance économique durable en Afrique.

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