Le désert progresse à une telle vitesse, si rien n’est fait, il envahira de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne. La Grande muraille, projet gigantesque débuté depuis 2007 est une des solutions mise en place par 11 Etats pour lutter contre cette avancée. Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
"Marie-Louise Félicité BIDIAS"-
Le monde entier fait face à la sècheresse et l’Afrique n’en est pas épargnée. Les changements climatiques contribuent davantage à l’accentuer, entrainant l’avancée de la désertification. Chaque jour se sont près de 2 millions d’hectares de forêts et de savanes qui s’assèchent et des villages entiers sont déjà engloutis. Et la population africaine qui ne cesse de croître et qui atteindrait d’ici 20230, 1,7 milliard d’habitants.
Pour pallier à cela, de nombreuses initiatives ont vu le jour et c’est le cas de la Grande muraille verte. Elle entend limiter l’expansion du désert du Sahara et créer une muraille forestière de 7500 km. Cette longue ceinture va traverser 11 Etats d’Afrique, depuis le Sénégal jusqu’à Djibouti. Pourtant débuté depuis 2007 le projet n’est toujours pas achevé.
Qu’est-ce qui freine jusqu’au aujourd’hui, une telle initiative salutaire pour tous en Afrique ?
Les moyens financiers, techniques et humains nécessaires ont -ils pu être rassemblés ? Et surtout l’implication effective des Etats aussi bien par des initiatives individuelles que collectives ont-elles réellement été effectives ?
Ce sont autant d’interrogations dont certaines demeurent toujours sans réponse aujourd’hui.
Au départ du projet dénommé Initiative Grande muraille verte (IGMV), les Chefs d’Etats et de Gouvernement sahélo-sahariens se sont mis ensemble afin de faire face à la désertification et aux changements climatiques. Selon le PNUD, avec le projet, entre autres, ce sont des milliers de vies qui seront transformées, 250 millions de tonnes de crédits carbone et près de 10 millions d’emplois qui seront créés dans les zones rurales.
Et où en sommes-nous aujourd’hui ?
En raison de nombreuses contingences et des menaces sur la paix en Afrique, l’implication des Etats peinent à ce jour. D’autant plus que chacun d’eux fait face à des urgences sur le plan national. Les conditions de vie, les différents chocs endogènes, les menaces sur la sécurité et la montée des groupes armées, sont autant de freins. Ce qui permet de prendre à bras le corps toute la problématique de la Grande muraille verte, qui se voit ainsi délaissée.
Après dix (10) ans de mise en œuvre de l’initiative, le Secrétaire exécutif de l’UNCCD avait commandité une étude pour évaluer sa mise en œuvre de 2010 à 2020. L’évaluation de l’étude avait montré que 10 à 15% avait été réalisé selon le pays. Et que le Sénégal, le Niger et l’Ethiopie étaient beaucoup plus avancés dans la mise en œuvre de l’initiative.
Selon l’Agence Panafricaine de la Grande muraille verte en fin 2023, 10 millions d’hectares de terres ont été restaurés et aménagés.
Plus que jamais, les populations à la base des différents états doivent être réellement incluses dans toutes les initiatives qui sont mises en œuvre. Quand on sait que d’ici 2050 le continent africain risque encore une baisse de 20 % de ses rendements en raison de la dégradation des sols et de la désertification.
La Grande muraille verte est un formidable levier pour ramener la vie et la prospérité dans le Sahel et le Sahara. Elle devrait permettre de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone dans le sol et de créer 10 millions d'emplois verts. De plus, elle permettra le développement de projets destinés à lutter contre les différents aspects de la sécheresse et de la désertification à travers le continent, y compris à l’extérieur du périmètre géographique de l’initiative.
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