10 après le Plan d’Action d’Istanbul (PAI)
2011-2020 adopté lors de la quatrième
Conférence des Nations Unies sur les PMA tenue à Istanbul du 9 au 13 mai 2011. Les
attentes de la 5ème
Conférence des PMA qui se tient à Doha au
Qatar, du 5 au 9 mars 2023, après l’adoption du
nouveau Programme d'action
de Doha à New York
en mars 2022, sont grandes. Le Bénin, est à même d’espérer
beaucoup de cette conférence.
Mariam CHABI TALATA, Vice-Présidente du Bénin
Avant même le
déclenchement de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et que
celle-ci avait encore accru cette proportion, une personne sur trois, dans les PMA vivait
encore dans l’extrême pauvreté.
Le Programme
d’action de Doha pour la décennie 2022-2031 présente donc une nouvelle
génération d’engagements renforcés et renouvelés pris par les PMA et leurs
partenaires de développement à l’aune d’un certain nombre d’objectifs
primordiaux.
La Vice-présidente
du Bénin, Mariam CHABI TALATA, s’adressant au nom du Président de la République
du Bénin, Patrice TALON, a affirmé à Doha, que le Bénin est un pays d’Afrique
de l’Ouest qui rêve de transformation durable de son économie, de
développement. Dans cette quête légitime, il fait face aux problèmes de
mobilisation des ressources internes et externes, de gouvernance, de sécurité à
ses frontières. « Ces problèmes,
nous savons que nous les avons en partage avec la plupart des Etats ouest
africains. Forts du nombre que nous constituons ainsi, nous plaidons pour une
nouvelle génération de mesures adaptées aux contextes, réalités et vécus sous
régionaux des PMA. Au-delà de tout, ce qui préoccupe le Bénin, c’est la construction
d’une économie solide et résiliente à partir des réformes ambitieuses et
courageuses que le pays met en œuvre sur la base du PAG. Mais, il nous faut
avant tout, une sécurité totale à nos frontières et à l’intérieur de nos terres »,
a-t-elle affirmé.
Concernant le Bénin,
le rapport final d’évaluation du Programme d’Action d’Istanbul (PAI, 2011-2020)
en faveur des Pays les Moins Avancés (PMA), a mis en exergue le cadre de
planification du développement national, l’évaluation des progrès et des défis
de la mise en œuvre du PAI (2011-2020). Il a aussi établi la cohérence et les
liens avec les autres agendas de développement et présenté les perspectives
pour le prochain plan d’action, le Plan d’action de Doha.
Beaucoup d’avancées
ont été faites par le Bénin depuis lors. Ainsi, le système national de la
planification a été renforcé avec
l’élaboration du Plan National de Développement 2018-2025 et ses documents
d’opérationnalisation notamment le PC2D 2018-2021. Les indicateurs
socio-économiques ont, quant à eux évolué en dents de scie, alternant ainsi
entre des périodes de bonnes et de mauvaises performances.
En effet, le taux
de préscolarisation est passé de 10,90% en 2011 à 12,7% en 2014 même si les
réalisations sont toujours en deçà des attentes. Dans l’enseignement primaire,
le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est passé de 111,5% en 2011 à 122% en 2014,
pendant que le Taux brut d’Admission (TBA) passait de 124,4% en 2011 à 140,7 en
2014.
Au niveau du
supérieur, le ratio étudiants/enseignants passe de 70 en 2011 à 91,3 en 2014,
révélant ainsi les problèmes de gestion de flux d’entrée des étudiants et des
départs à la retraite des enseignants.
Dans le secteur
de la santé, les actions réalisées n’ont pas permis véritablement un
renforcement de l’accès à l’offre de services, puisque le taux de fréquentation
des services de santé est passé de 45,2% en 2011 à 50,6% en 2012 puis à 52,7%
en 2013 avant de régresser pour s’établir à 50,4% en 2014. Depuis 2015, les
tendances haussières susmentionnées observées entre 2011 et 2015 de ces
indicateurs se sont amenuisées voir inversées pour certains notamment les indicateurs
de santé.
En ce qui
concerne l’hydraulique, 6.084 ouvrages construits sur la période 2011- 2015,
1671 nouveaux Equivalents Points d’Eaux (EPE) en milieu rural sur la période
2016-2018 et 45017 nouveaux branchements au réseau de distribution de la SONEB (Société
nationale des eaux du Bénin) entre 2016 et 2018.
Depuis 2011, les
mesures et réformes mises en œuvre dans le secteur de l’énergie ont permis de
réaliser des progrès appréciables en matière d’accès à l’énergie fiable,
durable et moderne. Le taux national d’électrification est passé de 27,9% en
2011 à 29,2% en 2018.
Dans le cadre du
renforcement des capacités productives, l’amélioration de la production
agricole dont notamment la production cotonnière et vivrière, le dynamisme du
secteur des BTP et la densification du secteur manufacturier, la hausse du
trafic portuaire et ses répercussions favorables sur les autres activités de
services ont conduit au cours des neuf dernières années à un taux de croissance
de l’économie soutenu. Ce taux s’est établi à 6,7% en 2018 contre 3% en 2011
avec la maitrise des prix à la consommation.
Cependant, le
taux de croissance demeure en deçà des 7,5% l’an, cible fixée dans le Programme
d’Action d’Istanbul (PAI) et jugée nécessaire, entre autres, à l’atteinte des
critères pour son reclassement. Par ailleurs, on note une hausse de la part des
recettes intérieures en pourcentage du PIB de 2011 à 2018 bien qu’elle a connu
une légère baisse en 2011 et 2013.
Dans le domaine
de la gouvernance, le cadre juridique et institutionnel a été renforcé et les efforts consentis ont
permis au Bénin d’améliorer son rang au plan continental en matière de bonne
gouvernance, selon le Conseil Présidentiel de l’Investissement et la Fondation
Ibrahim Mo.
Le rapport Doing Business 2019, classe le Bénin au 153ème rang sur les 189 économies évaluées contre 173ème sur 185 économies en 2011, soit une amélioration de (20) points. La lutte contre la corruption commence par prendre corps au Bénin. Ainsi, en se hissant à la 85ième position en 2018, le Bénin a gagné neuf places par rapport à son classement en 2011.
A cela,
s’ajoutent les difficultés relatives aux faibles capacités des petits producteurs
pour l’amélioration de leur production et la maîtrise des flux de produits
importés. De même les questions transversales telles que le genre, les
changements climatiques et l’atteinte des Objectifs Développement Durable (ODD).
Pour la Vice-présidente du Bénin, Mariam CHABI TALATA, la cinquième conférence devra aussi ’atteler à la différenciation des orientations, des stratégies et actions de développement en ne négligeant pas les spécificités de chaque région, de chaque pays. Les PMA du monde n’ont pas tous les mêmes problèmes prioritaires de développement. « Mais il nous faut ; entre nous et dans nos rapports avec les autres groupes, davantage d’interactions, de partenariats sincères, d’échanges réels de bonnes pratiques et de technologies, de solidarité, de sécurité et de paix », a-t-elle déclaré.
Rappelons que les Pays les Moins Avancés (PMA) sont une catégorie de pays créée en 1971 par l’Organisation des Nations unies (ONU) qui peine à réaliser une croissance inclusive et un développement durable malgré les multiples efforts faits de part et d’autre. Ces pays, dont fait partir le Bénin présentent les Indices de Développement Humain (IDH) les plus faibles et devraient à ce titre obtenir une attention particulière de la part de la communauté internationale.
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