La Maison des Médias de Cotonou, a abrité le 14 août 2020, le Symposium organisé par la section béninoise de l’Union de la presse francophone (Upf) en collaboration avec Café médias plus. C’est sur le thème : « 60 ans d’indépendance : rôle et impacts des médias du Dahomey au Bénin », que divers acteurs sont revenus sur le parcours de la presse, tout en faisant l’inventaire de son influence sur le développement du pays.
Marie-Louise Félicité BIDIAS
Tout en souhaitant la bienvenue aux participants, le président de la section béninoise de l’Union de la presse francophone (Upf), Fortuné Assogba, s’est réjoui de l’initiative prise par la section en organisant le Symposium sur : « 60 ans d’indépendance : rôles et impacts des médias du Dahomey au Bénin ». Selon lui, c’est une opportunité de faire le bilan de la presse et de tirer des leçons qui permettront aux médias d’aller de l’avant. « Contribution de la presse au développement et au rayonnement de la démocratie », tel était l’énoncé de la première communication présentée par Joël Atayi Guédègbé, politologue, Président de l’Ong Nouvelle éthique. ‘’Les Médias sont une substance fondamentale de la démocratie. De leur comportement dépend le devenir de la démocratie, la préservation d’instruments de paix ou non’’, a déclaré le politologue. Il a salué le fait que ‘’la presse béninoise n’a jamais été citée dans les fraudes qui mettent en marge l’équilibre d’une société’’. Pour lui, c’est beaucoup plus à travers la radio que les médias se sont les plus illustrés. ‘’La radio s’est donnée avec ses professionnels, la mission fondamentale de relier le pays, de se connecter à travers des voies de plus en plus familières, d’unir un pays et le tourner vers son progrès’’, argumente Joël Atayi Guédègbé. Selon lui, le rayonnement du Bénin a atteint son paroxysme avec la présence des médias à la Conférence des forces vives de la Nation, l’avènement de la démocratie, la démonopolisation des ondes pour les radios privées commerciales et plus tard pour les télévisions. Le tableau que Joël Atayi Guédègbé fait de la presse en définitive ne semble guère reluisant. Les nombreux efforts accomplis avec la mise en place des deux faîtières de la presse, l’instauration du tribunal des pères, avec l’Observation de la déontologie et de l’éthique dans les médias se voient aujourd’hui annihilés par le comportement de certains acteurs de la presse qui laisse à désirer. Le politologue prône encore un plaidoyer de la presse et de la société civile pour aider à corriger les aberrations du Code du numérique. Non sans oublier la spécialisation, la formation et la transformation des organes de presse en véritables entreprises de presse viables avec accès à la publicité.
Pour quel bilan ?
« Conteste d’exercice du métier de journalisme au Bénin de 1960 à nos jours : Bilan et perspectives », a été ensuite le sujet de la deuxième communication, présentée par Noël Allagbada, journaliste, président de l’Association des journalistes de la presse écrite au Bénin, ancien Vice-président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). Ses propos se sont étalés en quatre étapes. De 1960 à 1975, le contexte d’exercice est celui d’un Etat propriétaire de tous les moyens qui comptent dans le domaine de l’information. ‘’L’Etat seul a les moyens de créer les entreprises de presse digne du nom, et seul a les moyens de former les journalistes’’, poursuit-il. La deuxième étape de 1975 à 1990 est marquée par deux années importantes. 1975, l’année où le Dahomey devient République populaire du Bénin et l’annonce officielle publique de la création du parti unique, le Parti de la révolution populaire du Bénin (Prprb). 1990 : année de la Conférence nationale de février 1990, avec la représentation de presse à cette assise. L’étape de 1990 à 1994 marque la période de transition pour le monde de la presse béninoise dans la perspective de la mise en place et la composition de la Haac. Enfin la période de 1994 à nos jours. On note la libéralisation de l’espace audiovisuel sur la base de textes législatifs et règlementaires ayant permis aux promoteurs de s’installer suite à la signature de convention. De plus, le journalisme s’exerce maintenant dans un contexte de pluralité. Il n’existe plus de monopole de l’Etat dans aucun secteur de l’information et de la communication. ‘’ Le bilan ainsi présenté peut être considéré comme positif dans l’absolu. Mais ce serai faire preuve de refus de discernement, voire de cécité intellectuelle face aux réalités qui ne cessent d’interpeller tous les animateurs des organes d’information, les pouvoirs publics, et aussi surtout les usagers à tous les niveaux’’, assure Noël Allagbada.
L’assistance aussi a eu droit à des témoignages de journalistes. Dont celui de Michèle Akan Badarou, qui a été journaliste, puis rédactrice en chef et ensuite Directrice de la Télévision nationale. Voilà plus de 30 années qu’elle n’exerce. Il est nécessaire, selon elle que les journalistes aient une prise de conscience permanente. De même Luc Fernand Kpelly, aujourd’hui Directeur d’étude à l’Isma a aussi partagé son expérience au sein de la presse.
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