Bénin/Collecte de l’épargne publique et Tec : Jacques Boco et Olivier Allochémè présentent les acquis de leurs investigations
Jacques Boco et Olivier Allochémè, tous deux journalistes, ont animé, le 15
mai 2020, à Cotonou, une conférence de presse, à la Maison des Médias. L’occasion
a été pour ces derniers de présenter les résultats de leurs enquêtes,
respectivement sur la collecte de l’épargne publique et le Tarif extérieur
commun. Cette initiative de la Maison des Médias rentre en effet dans le cadre
du Projet « Pour des Médias plus professionnels » Phase 2, avec le financement
de Open society initiative for west
Africa (Osiwa).
Marie-Louise Félicité BIDIAS
Jacques BOCO |
Olivier ALLOCHEME |
Le Tarif extérieur commun
A la suite de
Jacques Boco, Olivier Allochémè, de ‘’L’Evènement précis’’ a présenté les
résultats de son enquête : « Tarif
extérieur commun (Tec) : La fraude comme voie de contournement ». « J’ai
découvert que les importateurs qui font commerce avec le Togo par exemple ont
trouvé de nombreux moyens pour contourner le cordon douanier. Il en est ainsi
parce qu’il y a un détournement de trafic dû aux tarifs avantageux pratiqués au
port de Lomé. De ce fait, on assiste à des méthodes de contournement au cordon
douaner à la frontière d’Hilacondji, plutôt que d’avoir à payer la douane »,
indique-t-il. Pour ce qui est de la frontière du Nigéria, Olivier Allochémè
déclare que les industriels béninois qu’il a rencontrés avouent que malgré le
Tec Cedeao, il est presque impossible de
faire passer au Nigéria leurs produits fabriqués au Bénin. « Il en ainsi
parce que de nombreuses barrières non tarifaires ont été instaurées depuis de
nombreuses années par le Nigéria, afin de protéger son marché contre toute
importation », éclaircit-t-il. Mais, la situation qui s’est aggravée
depuis le 20 août 2019, avec la fermeture unilatérale des frontières a contraint
les acteurs à recourir à la fraude pour faire passer leurs marchandises. Pour
lui, le plus souvent, ce sont les nigérians qui viennent eux-mêmes
s’approvisionner en produits industriels béninois. « Mais depuis la fermeture des frontières en août 2019, une évidence est apparue : les
Béninois eux-mêmes ont trouvé les moyens pour contourner la douane béninoise, même si la douane béninoise fait zéro
recette sur cet axe depuis lors. On assiste depuis août 2019 à l’âge d’or de la
fraude douanière du côté de Sémè-Kraké », révèle-t-il. Selon lui,
l’application sélective du Tec Cedeao par les Etats, pénalise le Bénin qui
enregistre l’accroissement de son déficit commercial, ainsi qu’une réduction de
ses recettes douanières. De son avis : « Pour le moment, l’intégration commerciale reste largement compromise au
regard de la pratique des Etats et des acteurs ».
Aussi, les deux
enquêteurs se sont aussi prêtés aux questions des journalistes qui n’ont pas
manqué de demander davantage de précisions sur leur travail.
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