Economie : Le rapport 2019 de la Cnuced sur le développement économique de l'Afrique lancé à Cotonou
« Pour la période 2015-2017, la part du commerce
intracontinental ne représente actuellement que 15 % en Afrique, contre
environ 47 % en Amérique, 61 % en Asie et 67 % en Europe, mais la
Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) à travers les règles d'origine pourrait tout
changer», selon le rapport 2019 de la Conférence des nations unies sur le
commerce et le développement (Cnuced) sur le développement économique de
l'Afrique, lancé le mercredi 26 juin 2019 à
Cotonou. La cérémonie de lancement dudit rapport à été présidée par la Directrice du commerce extérieur (Dce),
Mme Abriel Voglozin Hinson, devant un parterre d'invités en charge des
questions commerciales.
Juliette MITONHOUN
De gauche à droite, Professeur Barthélémy Biao du Lareg, M.Théophile
Dagba, Directeur adjoint de l'Eneam, Mme Abriel Voglozin Hinson, Directrice du
commerce extérieur,M.Martin Ogoussan, Représentant de la ministre de
l'Enseignement supérieur et Dr.Coffi Dieu donné Assouvi, spécialiste de
l'économie politique internationale
D’après le rapport
2019 de la Conférence des nations unies
sur le commerce et le développement(cnuced) sur le développement économique de
l'Afrique, l’entrée en vigueur en mai dernier de la Zlecaf devrait donner un
coup de fouet au commerce intra-africain, qui devrait progresser de 33 %
après la suppression complète des droits de douane, ce qui permettra d’attirer
de nouveaux investissements intra‑africains et de créer des débouchés qui
favoriseront l’industrialisation de l’Afrique grâce au développement des
chaînes de valeur régionales. Mais pour que les gains attendus de la Zone de
libre-échange continentale africaine (Zlecaf) se concrétisent, les entreprises de la Zle doivent satisfaire aux prescriptions relatives aux
règles d’origine.
Intitulé ‘’les règles d'origine, un tremplin pour le
commerce intra-africain’’, l'édition 2019 du rapport de la Cnuced sur le développement
économique de l'Afrique a été présentée
à la presse et au public béninois, le mercredi 26 juin 2019, par le Professeur Barthélemy Biao, Directeur du
Laboratoire de recherche en économie et gestion (Lareg) de l'Université de Parakou,
en vue de son appropriation. Selon la présentation
du professeur Biao, les règles d’origine définissent les critères qui doivent
être remplis pour qu’un produit soit considéré comme étant originaire d’un pays
exportateur de la Zle et puisse bénéficier d’un traitement préférentiel (droits
à l’importation nuls) au sein de cette zone.
Le Bénin ne tient
pas profit du traitement préférentiel
applicable à ses exportations
Selon les données
de la Cnuced, certains PMA et d’autres pays
ne parviennent souvent pas à tirer parti du traitement préférentiel
applicable à leurs exportations. Il s’agit principalement du Bénin (taux
d’utilisation des préférences de 4,6 %), du Burkina Faso (0 %), de
Djibouti (3.5 %), de la Guinée (0 %), de la Guinée-Bissau (0 %),
de la Guinée équatoriale (6.8 %) et de la République centrafricaine
(0 %). Pour changer donc la donne, le rapport préconise des règles
d’origine simples afin de faciliter la
détection des fraudes.
En outre, pour que
les entreprises puissent se conformer aux règles d’origine de la Zlecaf à
moindre coût, il faudra non seulement renforcer les capacités des autorités
douanières de les faire respecter mais
aussi favoriser la coopération internationale entre autorités douanières.
Il ressort
également du rapport que la mise en place de plateformes permettant un dialogue
public-privé peut contribuer à recenser les obstacles à la mise en œuvre des
règles d’origine au sein de la Zlecaf afin que ces dernières restent favorables
aux activités des entreprises et aux échanges commerciaux du secteur privé. Organisée par le Lareg de l'université de Parakou dans
le cadre de ses relations extérieures avec la Cnuced, la cérémonie a réuni les
cadres de toutes les institutions nationales en charge ou proches des questions
commerciales. Il s'agit entre autres des représentants du Ministère de l'Industrie
et du commerce, du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, de la Douane, de la Présidence à
travers l’Agence de promotion des investissements et des exportations
(Apiex) ainsi que le représentant de la Chambre de commerce et d'industrie du
Benin. C'est donc dira le professeur Biao,
un rendez-vous du partenariat public-privé et de partages des recommandations
issues du rapport, car tous les pays doivent s'approprier les conclusions du
rapport et en dégager les implications dans la définition et la mise en œuvre
des politiques économiques
Conscient de
l'importance du commerce dans le développement d'un pays, le Directeur adjoint de l’Eneam, Théophile Dagba, a
remercié les organisateurs du choix porté
sur son école pour abriter le lancement du rapport. Selon ses
propos, l’importance du commerce dans le développement du Bénin n’est plus à
démonter. « Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche
scientifique s’honore du lancement de ce rapport », a fait savoir le
représentant de la ministre, Martin Ogoussan. Il se réjouit aussi du choix
porté sur un laboratoire des Universités béninoises pour le lancement de ce
rapport d’envergure internationale. Selon lui, la problématique du « Made in
Africa » où l’Afrique recherche son identité compte tenu du contexte économique
mondial et évocateur. A l’issue de la rencontre, Martin Ogoussan, a exhorté le gouvernement à réduire les barrières pour le décollage du commerce au Bénin et en Afrique.
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