La CEDEAO et
l’ONUDC se sont réunis le 17 juillet 2019 à Abuja, aux côtés d’autres
intervenants du secteur, pour examiner le premier rapport portant sur la
question de la drogue en Afrique de l’Ouest (2014-2017). Il s’agit du tout
premier rapport consacré au trafic illicite de drogues à l’échelle régionale et
évaluant l’ampleur de la consommation de drogues dans les Etat membres de la
CEDEAO et la Mauritanie. Il a été élaboré par la Commission de la CEDEAO et
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Il représente
un des premiers éléments issus du projet relatif au “Soutien au Plan d’action
régional de la CEDEAO concernant le trafic illicite de drogues, à la
criminalité organisée qui s’y rapporte, ainsi qu’à la toxicomanie en Afrique de
l’Ouest”, financé par l’Union européenne, au titre du 10ème Fonds
européen de développement.
Source: Communication/Commission Cedeao
L-R Fernando Yonge Barreto Costa, Esther F. Grant, Francis Kofi Torkornod, Kurt Cornelis, Oliver Stolpe, Dr. Sintiki UGbe, Mashood Oluku Lawal, Stefania MARRONE, Baba Hussaini, Dr. Abdul Jalloh
Grâce à
l’appui financier de l’Union européenne, la Commission de la CEDEAO et l’ONUDC
ont travaillé sans relâche pour la mise au point du rapport, de concert avec
trente-et-un (31) points focaux nationaux des 15 Etats membres de la CEDEAO et
de la Mauritanie, désignés par les différents ministères de la Santé, de
l’Intérieur, ainsi que des services chargés au plan national de la lutte contre
le trafic illicite de drogues. Lesdits points focaux se sont chargés de la
collecte de données concernant les indicateurs de la demande de traitement de
la toxicomanie, ainsi que les saisies de drogues, avant de rédiger les rapports
nationaux qui ont été par la suite transmis à la Commission de la CEDEAO et à
l’ONUDC pour compilation et analyse dans le cadre d’un rapport régional. Par
ailleurs, le rapport régional a été validé lors de la 12ème réunion
du Comité ministériel de coordination de la lutte contre la drogue, pour les
Etats membres de la CEDEAO et la Mauritanie, qui s’est tenue en avril 2019, au
siège de la Commission de la CEDEAO.
Ce
rapport sur la drogue en Afrique de l’Ouest représente une première tentative
par la CEDEAO et ses Etats membres de répondre au besoin de la disponibilité de
données valides et fiables sur la consommation et le trafic de drogues illicites. Il livre des informations factuelles sur les
tendances en matière de consommation, afin de guider les décideurs de la région
pour la conception et la mise en oeuvre de réponses adéquates à la question de
l’offre et de la demande de drogues.
Le rapport
met en exergue les grands défis posés par la consommation et le trafic de
drogues et la manière dont ils compromettent la stabilité sociopolitique et
économique de la région, selon Dr. Siga Fatima Jagne, Commissaire aux Affaires
sociales et Genre à la CEDEAO, représentée par la Directrice des Affaires
humanitaires et sociales, Dr. Sintiki Tarfa Ugbe.
Pour sa
part, le représentant de l’ONUDC au Nigeria, M. Oliver Stolpe, a déclaré que ce
rapport sur la drogue en Afrique de l’Ouest confirme que la prévalence de la
consommation de drogues et l’ampleur des troubles liés à l’usage de drogues ont
atteint un niveau alarmant. Il a indiqué que le rapport révèle que la drogue la
plus utilisée dans la région demeure le cannabis et que la plupart des
personnes se rendant dans les centres de traitement, vont se faire soigner pour
des troubles liés à la consommation de drogue. Le représentant de l’ONUDC a
souligné que, dans ce cadre, le fait le plus préoccupant est que, parmi les
personnes cherchant à accéder aux services de traitement de la toxicomanie, une
sur cinq est âgée entre 10 et 19 ans. En outre, l’utilisation d’opioïdes – en
particulier l’utilisation à des fins non-médicales d’opioïdes délivrés sur
ordonnance, tels que le Tramadol semble prendre de plus en plus d’ampleur,
a-t-il révélé. Pour conclure, il a révélé que selon le rapport, la tranche
d’âge la plus touchée, en ce qui concerne la consommation de drogue, est celle
des 20-29 ans.
De son
côté, le responsable de la Coopération à la Délégation de l’UE au Nigeria, Mr.
Kurt Cornelis, dans son message d’amitié, a salué la création et le lancement du
Réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de drogue (WENDU), une
nouveauté dans la région. Il a noté que les données seraient utiles pour les
autorités nationales dans le cadre de la formulation de politiques publiques et
de l’analyse de la consommation de drogue et des aspects liés à la santé. De plus,
il a vu dans les derniers progrès réalisés et l’intérêt porté à la lutte contre
le trafic de drogues illicites et d’autres formes de crime organisé, une
illustration de l’engagement de la CEDEAO à évoluer dans son rôle de première
institution coordinatrice dans la région. M. Cornelis a enfin appelé l’ensemble
des parties concernée à soutenir le système mis en place et la méthodologie appliquée
par le WENDU sur 3-4 ans, aussi bien au niveau régional que national.
M.
Facis Koffi Tokenu, du Bureau de contrôle des stupéfiants au Ghana, M. Mashood
Lawal du Ministère de la Santé du Nigeria et M. Baba Husseini de l’Agence
nigériane de répression des infractions liées à la drogue, ont adressé des
messages de solidarité aux Etats membres, les exhortant à renforcer les efforts
engagés afin de faire face à la consommation de drogues illicites, ainsi qu’à
tout mettre en oeuvre en vue d’harmoniser leurs lois et règlements, afin de
pouvoir atteindre un objectif commun dans toute la sous-région.
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