Au Bénin, l'agriculture constitue le secteur le plus important
de l'économie. Les filières maïs et soja, très prisées sont sujettes à de
nombreuses transactions et leur
exploitation transfrontalière en dit long. La place de l’informel dans ce
commerce n’est non plus à négliger. En vérité existe-t-il un écart entre les
chiffres officiels d’exportation et la réalité sur le terrain? De Parakou à
Malanville en faisant un détour à Nikki et à Tchikandou, notre enquête parcourt
le trajet des exportations du maïs et du soja.
Marie-Louise Félicité BIDIAS
Gros porteur chargé de sacs de maïs et de soja ....
Dame Delphine, la
quarantaine, grand foulard en tissu pagne noué sur la tête et un autre aux reins, s’active depuis ce matin. D’ici
peu, son stock de maïs doit partir en direction de Malanville. Commerçante
saisonnière, elle a l’habitude d’acheter le maïs à bas prix dans les villages
environnants de la ville de Parakou, située à environ 400 km de Cotonou. Tous
les six mois, elle le conditionne, le stocke et l’exporte à bon profit. Et ce
jour, deux camions postés devant son
magasin doivent faire le plein pour la
frontière.
Des heures plus tard,
des gros camions chargés à l’extrême, à la queue-leu-leu, se dirigent vers l’entrée de la
ville de Malanville. Sous l’un d’eux, entièrement recouvert d’une bâche
poussiéreuse, repose paisiblement sur un lit de circonstance, suspendu entre
quatre boulons, son conducteur. Indifférent à tout ce qui se passe autour de
lui, il récupère. Son trajet lui a donné
du fil à retordre !
Malanville, le comptoir des exportations
Avec plus de 261 693
habitants (recensement de 2013), cette ville commerciale, couloir de
spéculation par excellence, est situé à 738 km et à 8h de route de Cotonou.
Avec le fleuve le Niger, dans sa partie septentrionale, elle est reliée par un
pont de 600 m de long, à la ville Gaya au Niger. Sur plus d’une centaine de mètres,
l’affluant donne peu de garantie sur la maitrise du flux des échanges entre les
deux pays. C’est une maigre et faible barrière contre la contrebande. La frontière
Est de la ville donne sur le puissant Nigéria. Les autorités douanières déplorent
toujours l’insuffisance de moyens pour effectuer les contrôles du trafic
fluvial.
Au cœur des transactions
multiformes, le marché international de Malanville est le reflet d’une activité
commerciale formelle et informelle. Les barrières commerciales à l’entrée et à
la sortie du marché sont régulées par des commerçants organisés en associations
ou en groupements informels. Les relations commerciales se basent en majorité
sur des commandes verbales et des négociations. Les camions sont chargés aussi
bien de denrées de première nécessité que de produits viviers dont le maïs et le soja. En 2004, déjà, près de 2000
tonnes de céréales transitaient chaque semaine par ce marché, révèle Guy-Michel Bolivi, dans une étude du Club sahel et l’Afrique de l’Ouest.
Nikki et Tchikandou
Du côté aussi de Nikki, en direction du Nigéria et à
529,7km au nord de Cotonou, on note aussi une effervescence. Le soja et le maïs
produits dans cette région sont commercialisés à au moins 80% vers le Nigéria
et le Niger, gros consommateurs de ces produits. De Nikki, le transport se fait généralement en camions
jusqu’à Tchikandou, dernier village à la frontière avec le Nigéria et situé à
22 km. Des transactions semblables se passent mais, cette fois-ci, en direction
du géant Nigéria où ces produits sont très sollicités.
Le maïs et le soja, produits d’exportation très prisés
La campagne
2017-2018, fait mention de 1 600 000 tonnes de maïs produits, contre
1 200 000 tonnes pour la campagne 2016-2017. Le Bénin mise de plus en
plus aussi sur le soja. Très prisé, très nutritif, ses produits dérivés sont bon
marché. La production de soja entre 2007 et 2016 a été multipliée par plus de
10. Elle vaut 156 901 tonnes. Le sac de 100 Kg de soja coûte 20 000F Cfa tandis que
celui du maïs coûtent 13 000 F CFA, au marché « Dépôt » de
Parakou.
A la Direction
générale des Douanes et des droits indirects de Cotonou, l'inspecteur assouma-Amadou Sahabi explique
les taxes requises pour exporter ces produits. La Taxe de voirie, pour
l’entretien des voies au profit des collectivités. La Redevance informatique
(10 000 F CFA/déclaration), la Taxe statistique (1% de la valeur en
douane). En plus et depuis 2018, la Contribution à la recherche agricole. Pour le maïs et le soja, elle
s’élève à 10 F CFA par Kg de produit. Non sans oublier aussi le certificat
sanitaire/phytosanitaire auprès du Ministère de l'Agriculture.
L’exportation lutte avec l’informel
L’économie du Bénin
est basée à plus de 70% sur l’agriculture avec plus des deux tiers de la
population active dans ce secteur. Selon l’Institut de statistique et de
l’analyse économique (Insae), les exportations au Bénin ont atteint 165,84
milliards de F CFA au 2ème trimestre de 2017 contre 96,86 milliards
de F Cfa au 1er trimestre 2017.
Les flux informels entre
le Bénin et le Nigéria, s’élèvent à 4,9 milliards de dollars, selon, la Banque
mondiale, dans le rapport sur l’actualisation
de l’étude diagnostique pour l’intégration du commerce pour le Bénin. Pour
les experts, le caractère informel du commerce parallèle soustrait des pans
entiers de l'économie nationale hors du champ de l’impôt et de la
réglementation. Il alimente le cercle vicieux de l'informalité, des distorsions
et de la pauvreté. Par ailleurs, des marchandises de plus de 800 millions de
dollars traversent les frontières du Bénin d’une manière frauduleuse chaque
année, principalement du fait de petits commerçants (‘’Enquête Ecene extrapolée sur une année’’). La moitié des échanges légaux nationaux ne bénéficiant pas des
réductions tarifaires disponibles sur papier.
Les statistiques
officielles des exportations du Bénin pour 2011 représenteraient moins de la
moitié (environ 44 %) des exportations réelles, affirme la Banque centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Ce sont 2,1 milliards de FCFA
d’exportations informelles sur une période de dix jours en 2011, contre un
chiffre officiel au prorata de 4,6 milliards de FCFA. Les chiffres officiels ne
représentent que 70 % du niveau réel du commerce.
Chiffres officiels mais réalité du terrain oblige
Il demeure toujours
difficile de quantifier avec précision le coût exact de l’exportation des
produits vivriers comme le maïs et le soja par voie transfrontalière. Aucune trace, au niveau des autorités, de la
quantité de produits passant les frontières au moyen de pirogues, après un premier
trajet en charrettes, à motos, en bicyclettes ou même à dos d’âne. La
non-maîtrise du flux commercial transfrontalier
constitue un réel manque à gagner. Mais pour la Douane, en réalité, les taxes à
l’exportation des produits vivriers sont étudiées en conséquence, afin d’encourager
l’exportation. Selon elle, la levée d’interdiction d’exploiter le maïs a levé
le coin de voile sur l’exploitation illicite de ces produits vivriers. Mais, l’incivisme
et l’ignorance poussent toujours certains sur le chemin de l’informel. Pour le
chef de service des usagers de la Douane, la Direction de renseignement et d’enquêtes
douanières, les Services d’intervention rapide, en permanence, font la
recherche. Ceci afin de réprimer la fraude sur toutes ses formes sur leur
territoire de compétence, en dehors des bureaux de douane.
... en attente des formalités à Malanville, frontière Bénin-Niger
‘’Cet article a été rédigé par Mayro Magazine dans
le cadre de ‘’La Richesse des Nations’’, un programme panafricain de
développement des compétences médias dirigé par la Fondation Thomson Reuters.
Plus d’informations sur http://www.wealth-of-nations.org/fr/
. La Fondation Thomson Reuters n’est pas responsable des
contenus publiés, ceux-ci relevant exclusivement de la responsabilité des
éditeurs.’’
Bonjour, j’ai lu avec intérêt votre article. Vous mentionnez que ‘des marchandises de plus de 800 millions de dollars traversent les frontières du Bénin d’une manière frauduleuse chaque année’.
RépondreSupprimerJe suis très intéressée de savoir plus à propos de ça. Comment avez-vous obtenu ce chiffre ? Merci, Daniel
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