Femmes/Elimination des discriminations juridiques : Des difficultés certes, mais des progrès en cours
Plusieurs économies d’Afrique subsaharienne ont accompli
Des progrès
remarquables ont été réalisés dans l’adoption de lois en faveur de l’égalité
entre les sexes. C’est que révèle le
rapport Les Femmes,
l’Entreprise et le Droit, publié par le Groupe de la Banque
mondiale, le 29 mars 18. Cependant des défis demeurent toujours.
M-LF B
De plus en plus de lois qui discriminent les femmes sont abrogées
Le rapport de la Banque mondiale
intitulé : ‘’Les Femmes, l’Entreprise et le Droit ‘’ du 29
mars 2018, fait ressortir que les femmes continuent de se heurter à de multiples
obstacles juridiques, qui, en limitant leur accès au crédit ou leur capacité à
contrôler les biens matrimoniaux, les empêchent de trouver un emploi ou de
diriger une entreprise. La particularité de cette cinquième édition est la présence d’un système de notation d’une échelle
allant de 0 à 100 qui permet de lieux éclairer l’avancement des réformes.
Pour Sarah Iqbal, responsable du projet Les Femmes, l’Entreprise et le
Droit de la Banque mondiale, les progrès accomplis en Afrique subsaharienne sont encourageants.
Malgré les innombrables défis auxquels la région fait face, nombre de
gouvernements tentent d’abroger des lois, souvent héritées de l’époque
coloniale, qui discriminent les femmes. "C’est en changeant la
législation, qu’il sera possible de changer le monde", explique-t-elle encore.
Parmi les cinq économies du monde qui
ont procédé à de multiples réformes au cours des deux dernières années, se
trouve quatre économies africaines. Ainsi le Kenya, la République
démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et la Zambie enregistrent 13 réformes
visant à supprimer les obstacles juridiques à l’inclusion économique des
femmes. Au total, 34 réformes ont été adoptées en Afrique subsaharienne,
soit un tiers de celles déployées dans le monde.
Des progrès accomplis dans 4 pays africains
Le rapport stipule encore que le Kenya a
voté pour la première fois une loi sur les violences conjugales et familiales. Laquelle
loi protège les membres de la famille, les époux et anciens époux ainsi que les
concubins contre les violences physiques, sexuelles, psychologiques et
économiques. Le pays a par ailleurs instauré un dispositif d’assistance
judiciaire en matière civile, et a amélioré l’accès à l’information sur le
crédit en diffusant des données provenant de deux entreprises de service public
qui compilent des informations positives et négatives sur la capacité de
paiement de leurs clients.
En Zambie par contre, la loi sur
l’équité et l’égalité entre hommes et femmes interdit désormais de nombreuses
formes de discrimination fondée sur le sexe dans le milieu du travail. Ladite loi
affirme aussi le principe d'égalité de rémunération entre hommes et femmes pour
un travail de valeur égale. En outre, cette loi a créé une commission pour
l’égalité entre les sexes, et interdit aux créanciers toute discrimination
fondée sur le sexe et sur la situation matrimoniale des participants à une
transaction financière. La loi prévoit également des moyens de recours en
matière civile pour les cas de harcèlement sexuel au travail.
Du côté de la Tanzanie, l’éducation
primaire est désormais gratuite et obligatoire, et une nouvelle loi a instauré
un service d’assistance judiciaire en matière civile. De plus, le pays a
amélioré l’accès à l’information sur le crédit grâce à la diffusion de données
provenant des commerçants.
En RDC, l’une des réformes adoptées est
une modification du Code de la famille autorisant les femmes mariées à signer
des contrats, à obtenir un emploi, à ouvrir un compte en banque ou à faire
enregistrer une entreprise de la même façon que les hommes mariés.
Les femmes insuffisamment protégées
Le rapport de la Banque mondiale montre
en revanche que la protection des femmes contre la violence est encore
insuffisante en Afrique. Sur les 45 économies du monde qui ne disposent
d’aucune loi sanctionnant les violences conjugales ou familiales, 19 sont
situées en Afrique subsaharienne, d’où une note moyenne régionale de 46 pour
cet indicateur, et de 0 pour neuf des 47 économies de la région. En Guinée
équatoriale, par exemple, le Code civil espagnol de 1960 continue de
s’appliquer — parmi les économies couvertes par le rapport, il s’agit
aujourd’hui du seul État dans lequel une femme doit obtenir l’autorisation de
son mari pour signer un contrat.
En Guinée-Bissau, au Niger et au Tchad, le
droit civil, un héritage de l’époque coloniale, ne permet toujours pas à une femme
mariée d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son époux.
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