Les priorités de résilience en Afrique : les Osc et les médias main dans la main

Afin d’accompagner efficacement les pays pour la formulation, la définition et la mise en œuvre des priorités de résilience, la coordination Ecowap-Osc/Pddaa a co-organisé avec le Réseau ouest africain des céréaliers (Raoc),  un atelier régional de renforcement des capacités des Organisations de la société civile et des médias pour la participation citoyenne aux dialogues pour la formulation des priorités de résilience pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. La rencontre s’est déroulée du 4 au 8 mai 2015 au Bénin, à l’hôtel Bel Azur de Grand-Popo.

Marie-Louise Félicité BIDIAS

Abel Gbètoénonmon, Président de AfriPerf,  Coordonnateur Ecowap-Osc/Pddaa, a précisé que la rencontre qui s’inscrit dans le processus inclusif en cours dans le cadre de la détermination des priorités de résiliences pays (Prp), devait se tenir depuis un bon moment,  mais que compte tenu des impératifs des élections au Bénin et au Togo, des  reports sont survenus. Il a évoqué l’objectifs assigné à l’atelier à savoir : renforcer les capacités de la société civile et des médias afin qu’ils accompagnent efficacement les pays pour la formulation et la mise en œuvre des priorités de résilience.
 Soumaila Sanou, président du Réseau ouest africain des céréaliers (Roac), dans son intervention, a précisé que ce réseau qui vient de  naître dans l’environnement institutionnel des organisations, veut s’occuper de la sécurité alimentaire et des flux transfrontaliers. Il s’investit aux côté des Organisations de la société civile dans le renforcement de capacités pour le suivi de l’initiative Agir pour mieux jouer le rôle d’interlocuteur avec les Etats.
Mahamady Cissokho, Président de la Plateforme suivi Agir et Président d’honneur du Roppa,  n’a pas manqué de rappeler les chocs réguliers que subissent les pays de la sous-région ouest africaine. Ce qui oblige les gouvernants à élaborer en permanence des programmes d’urgence pour y remédier. Selon lui, sans stabilité, il n’y a pas d’avenir et la faiblesse de la résilience des populations peut être source de conflit. Il a par ailleurs insisté sur le rôle d’anticipation, de participation et d’analyse que doit jouer les acteurs de la société civile pour éradiquer les crises alimentaires en Afrique de l’ouest et dans les Sahel. De même que du rôle prépondérant des professionnels des médias pour accompagner les autres acteurs de la société civile. Messan Koffi Alate, représentant le ministère de l’agriculture du Togo, a souligné le cheminement entrepris par le Togo dans le processus du dialogue inclusif pays pour la formulation des Priorités de résilience pays (Prp). Il a affirmé que le Togo dispose d’aujourd’hui  de son document Prp qui a reçu la validation nationale en février 2015.
 Allasane Papa M’Baye, représentant de  Hub Rural (Cedeao/Uemoa/Cilss), dans son intervention, a évoqué deux niveaux de transmission attendu pour que les acteurs contribuent au changement souhaité : faire savoir et faire agir.
Deux sous ateliers, le premier sur les hommes des médias notamment les journalistes économiques ou agricoles. Le second sur  les organisations de la société civile (les instruments de gouvernance des politiques économiques et sociale, le contrôle citoyen et le  contrôles citoyen en matière de suivi des politiques).
Le premier panel qui a regroupé Mahamady Cissocko, président d’honneur du Roppa, Abel Gbètoénonmon, président de AfriPerf et Soumaila Sanou, président du Roac. Les trois panelistes sont successivement intervenus pour permettre aux participants d’aborder les deux premières communications prévues dans l’agenda. Il s’agit du processus et la coordination des Prp et des enjeux actuels de politique agricole et de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et les chantiers en cours dans le cadre du processus Ecowap/Caadp. Il ressort  de ce panel, entre autres : la bonne formulation des politiques, mais un décalage et parfois une contradiction entre les actions mise en œuvre et l’esprit des politiques.  Le déficit d’affirmation des mouvements paysans et du paysannat dans nos pays. La faible mobilisation citoyenne autour des enjeux agricoles. Le peu d’intérêt que portent les journalistes aux activités des paysans et de leurs organisations. La mobilisation insuffisante des Osc autour de leurs intérêts dans le secteur. La faible participation des femmes. Et l’absence de cadre juridique de promotion des Osc en Afrique francophone.
Dans la présentation des documents Prp pays, Koffi Alate Messanh du Togo, a déclaré que le processus de conduite du dialogue inclusif au Togo a connu quatre (04) phases. D’abord la formalisation et la mise en place du cadre-Plateforme multisectorielle et multi-acteurs de dialogue et de pilotage du processus et l’organisation de l’atelier national de lancement. Ensuite, il y a eu la phase de la lecture et de l’analyse intégrée des politiques et programmes existants. Puis celle de la formulation des Priorités résilience pays (Prp-Agir). Et enfin la validation et l’adoption du rapport Prp-Agir. Pour lui, le défi est désormais la communication, la mise œuvre et le suivi.  La soixantaine de participant était composé des représentant des points focaux Agir, des acteurs de la société civile et des journalistes venant du Togo, du Ghana, du Burkina Faso, de la côte d’Ivoire, du Mali, du Nigéria et du Bénin.

Encadré
Alliance globale de l’initiative résilience: Quelles priorités en Afrique de l’Ouest ?

La résilience partagée pour tous les acteurs est : « la capacité des ménages, familles, communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable ». L’Alliance globale de l’initiative résilience (Agir) est née de la compréhension commune des pays sahéliens et ouest-africains et de leurs partenaires de la communauté internationale sur le caractère structurel et chronique des crises alimentaires et nutritionnelles affectant les moyens d’existence et la résilience des ménages vulnérables. La présence de la société civile est d’autant plus importante, car il est nécessaire d’avoir un dialogue inclusif pour déterminer les Priorités de résilience pays (Prp). Etant en contact avec les populations, les acteurs non étatiques se doivent d’assurer la prise en compte des préoccupations des populations à la base. Pour Mahamady Cissocko, président d’honneur du Roppa, il faut d’abord des préalables à savoir : le respect mutuel et l’acception, la détermination ou la précision du rôle de chaque acteur et les règles pour engager le dialogue.







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