Intégration et accès frontalier aux services : les solutions des populations de Sémè-Podji et de Hilacondji
Du 20 au 22 novembre 2013 à Cotonou, s’est
tenu un séminaire d’écriture de plaidoyer sur la mobilité des personnes et des
biens et l’accès aux services frontaliers aux services sociaux de base. Organisé par le Labo citoyenneté, la rencontre a permis aux acteurs de la société civile du Bénin d’outiller
leurs connaissances sur cette problématique qui touche aux réalités que vivent
les populations de ces localités.
Marie-Louise Félicité BIDIAS
Les
collectivités locales béninoises frontalières sont marginalisées dans la
conception et l’opérationnalisation des politiques d’intégration sous
régionales. Les initiatives prises en matière de coopération décentralisées
sont soient informelles, soient tournées vers l’extérieur, privilégiant la coopération
nord-sud au détriment de la coopération sud-sud. De plus, les services de santé
offerts par l’Etat béninois au niveau des zones frontalières, sont en dessous
de la demande des populations. Tels sont
aussi les résultats de l’étude effectuée
par l’Observatoire des services publics en Afrique (Ospa) sur l’accès
transfrontalier aux services de santé maternelle et infantile sur les
frontières du Bénin et du Togo, et du Bénin et du Nigeria.
L’accès aux services de santé sur les
frontières
Les
populations rencontrent des difficultés à quitter Hila-Condji pour l’hôpital de
zone à Comé où les services offerts souffrent de l’accueil, de la qualité et de
la prise en charge immédiate. Précisément à Hila-Condji, pour faire un examen
médical, une échographie ou pour bénéficier de la gratuité de la césarienne, le
malade doit effectuer 40 km avant d’accéder à l’hôpital de référence du
district sanitaire à Comé du côté du Bénin. Précise centre de santé de la
commune de Grand Popo a un médecin pour 59 000 habitants et une maternité
isolée pour 20 000 habitants Mieux, en cas de complication, l’ambulance
doit quitter Comé ou Grand Popo pour venir chercher la parturiente et y
retourner, alors qu’en traversant la frontière à 3km du Togo, elle peut être
évacuée vers un centre de santé de référence de district à Aného ou à 12 km à
Afangnan.
Du côté de la frontière du Bénin avec le Nigeria, la
localité de de Kraké abrite un complexe de santé qui offre les services de
maternité et de dispensaire. Il était prévu à la création de ce complexe, un
centre de santé orthocentré pour servir les villages de kraké Daho,
Wégbégo-adièmè et Glogbo. Ce centre est dans une position excentrée de la
frontière et des agglomérations. Le constat qui est fait est prouve le service
formel de l’Etat est déficitaire et ce vide est comblé par les services privés
formels, informels et les réponses sociales aux problèmes de santé comme la
pharmacopée et autres pratiques traditionnelles et confessionnelles. Selon
l’Ospa, cette mobilité d’accès aux soins de
santé est liée aux facteurs comme, la proximité, la mobilité, les
modalités d’accès aux soins, le manque
d’information sur les politiques nationales et sous régionales d’accès aux
soins.
A la
frontière du Bénin et du Togo, les autorités communales des communes de Grand
Popo et d’Aného pour satisfaire leurs populations, ont signé entre elles un
partenariat relatif à la prise en charge des populations en matière de santé.
Ce qui a permis à la commune de Grand-Popo de bénéficier d’une prise en charge
des soins de santé à l’hôpital d’Aného. Les frais sont par la suite remboursés
par la municipalité de Grand-Popo sur présentation de factures de l’hôpital
d’Aného. A la vue de tout ceci, les Organisations
de la société civile gagneraient désormais à faire des plaidoyers
en direction des décideurs dans l’espace Cedeao/Uemoa, des autorités ministérielles, des élus locaux
pour que la formalisation de l’intégration
régionale dans le secteur de la santé
au niveau des frontières entre les communes de Grand-Popo et de
d’Aného et de Sèmè-Podji et Badagri soit
effective.
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