Amélioration de la situation des enfants handicapés au Bénin : Encore du chemin à parcourir


La situation des enfants handicapés au Bénin demeure vraiment  une préoccupation. Marginalisés, rejetés, en proie à de nombreuses souffrances, cette couche juvénile,  qui n’a pourtant pas demandé à être ainsi  continue à subir le poids de l’injustice et le regard malveillant de la société. Il reste encore du chemin à parcourir pour renverser la tendance.

Marie-Louise Félicité BIDIAS M.

"Nous sommes victimes de maladresses, de mauvais traitements, de maladies pourtant évitables, qui nous ont naturellement ou accidentellement portés vers des situations difficiles, des situations de handicap, installant la pauvreté qui profite de notre état, en rendant plus difficile un regard d'amour envers nous", affirmait le 16 juin 2012, le porte parole des enfants handicapés du Bénin, au cours d’une marche de protestation à Cotonou. Au cours de ladite marche, en effet, près de  1 500 enfants handicapés du Bénin, étaient montés au créneau pour plaider auprès des autorités politiques pour une amélioration de leurs conditions de vie.
Au Bénin, à ce jour  la majorité des enfants handicapés n’a pas accès aux soins de réadaptation, à des services d’aide et ne peut même pas intégrer de droit le système d’éducation conventionnelle. Ils sont toujours  victimes de négligence et d’opprobres de la part aussi bien de leur famille que de la société. Pour certains parents, avoir un enfant handicapé est une honte et la société ne fait rien pour aider dans ce sens. Certains parents d’enfants par peur du qu’en dira-t-on, préfèrent carrément enfermer leur progéniture à la maison, afin de les protéger du regard de la société. C’est tout un parcours de combattant pour les scolariser. Si  les adultes handicapés font face à une société indifférente à leur sort, on imagine alors quel est le sort qui est réservé aux enfants handicapés, tranche la plus vulnérable.  Le sort de certains de ces enfants ne se résume qu’à la mendicité. Ils constituent même des sources de gains faciles pour leurs parents ou tuteurs. Le sentiment général en définitive, ils doivent seulement siéger dans la rue ou devant un édifice public en train de mendier. 

La part de responsabilité du gouvernement

Le ministère de la Famille, des affaires sociales, de la solidarité nationale, des Handicapés et des personnes de troisième âge, a pourtant adopté depuis décembre 2011, une politique nationale de protection et d’intégration des personnes handicapées. La vision est que d’ici 2021, les personnes handicapées jouissent de leurs droits sans discrimination et participent au processus de développement du Bénin. L’objectif visé étant de promouvoir les droits humains, l’équité et le genre sans discrimination en tenant compte des besoins spécifiques des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie nationale. Cette politique prévoit dans les orientations stratégiques, la promotion de la scolarisation des enfants handicapées, le renforcement de la prise en charge, la promotion et la diversification de la formation et de l’insertion socio professionnelle des personnes handicapées. Mais la réalité est encore tout autre aujourd’hui. Il existe toujours un grand écart entre la théorie et la pratique.

La lutte ne fait que commencer

Sans ce décourager et tout en sachant que le combat n’est pas gagné d’avance, plusieurs associations et Ong se battent sur la place publique pour la promotion des droits des enfants handicapés. A cet effet, des rencontres, échanges et activités diverses, se déroulent pour améliorer les conditions des enfants handicapés. Si on souhaite un changement de comportement de la part des autorités et de la population dans son ensemble vis-à-vis des droits des enfants, il est important de prendre en compte en premier lieu les mentalités, les croyances et de considérer les rapports à l’enfant dès sa naissance.   
Pourtant les articles 12 et 13 de la Constitution du Bénin concernent spécifiquement les enfants et plus particulièrement l’éducation des enfants. L’article 12 demande la garantie de l’éducation des enfants et les conditions nécessaires pour y parvenir et l’article 13 pose les principes selon lesquels l’Etat pourvoit à l’éducation des enfants par les écoles publiques, l’école primaire est
obligatoire et l’enseignement public est gratuit.
« A la place de la négligence, de la pitié, nous voulons changer ce regard et bénéficier d'une attention particulière concernant, notre accès à une éducation et une formation de qualité, des subventions spéciales pour soutenir les parents des enfants handicapés et enfin notre prise en charge complète en matière de santé", tel est le crédo des enfants handicapés.

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