«Le partenariat Afrique Brésil :
une solidarité internationale en faveur de la croissance », est le titre
du récent rapport publié par la Banque mondiale avec l’Institut brésilien pour
la recherche économique appliquée. Pour en discuter davantage, la Banque
mondiale a organisé, le 14 juin 2012, une vidéo conférence qui a réuni
plusieurs pays africains, dont le Bénin. Une chose est sûre, le Brésil tend la
main à l’Afrique subsaharienne et au Bénin en particulier. Que reste-t-il pour
la saisir ?
Marie-Louise BIDIAS MATCHOUDO
« Depuis
le tournant du 20ème siècle, l’Afrique est devenue l’un des grands
thèmes de l’agenda international du Brésil. L’Afrique évolue rapidement et le
Brésil a manifesté un intérêt croissant pour le soutien et la participation au
développement africain », souligne le récent rapport de la Banque mondiale
intitulé : « Le partenariat Afrique Brésil : une solidarité
internationale en faveur de la croissance ». Le document présente une
étude descriptive des engagements du Brésil vis-à-vis de ses homologues
d’Afrique subsaharienne au cours des 10 dernières années, à travers le partage
des connaissances, des échanges commerciaux et des investissements.
« Le
Brésil a connu une très forte réduction de la pauvreté. Basée sur cette
réussite, les leaders veulent partager cette connaissance avec les pays les
plus pauvres », a souligné l’économiste en chef de la Banque mondiale pour
la région Afrique, Shantayanan Devarajan, au cours de la vidéo conférence du 14
juin 2012.
Le Brésil
intervient dans 5 domaines d’intervention en Afrique. Dans le domaine de la
médecine tropicale, depuis 2011, le Brésil a conclu 53 accords bilatéraux dans
le domaine de la santé avec 22 pays africains. L’approche brésilienne du
traitement du Vih/Sida, du paludisme et de la drépanocytose suscite un grand
intérêt. La Fondation Oswaldo Cruz est engagée avec le Mozambique dans un
partenariat pour la construction d’une usine pharmaceutique de production de
médicaments génériques servant à traiter le Vih/Sida ainsi que d’autres
maladies.
Dans le
domaine de la formation professionnelle, le Service national de l’apprentissage
industriel (Senai) du Brésil a construit déjà plusieurs centres de formation
professionnelle. Et son directeur exécutif, Frederico Lamego Teixeira Soares,
n’a pas manqué de démontrer l’étendu du champ d’intervention du
Senai. « Notre mission est de promouvoir la formation professionnelle
et l’enseignement technique de même que l’innovation des technologies
industrielles en vue de renforcer la compétitivité de l’industrie
brésilienne », a-t-il fait remarqué. Avant de préciser encore que le
Senai, a 797 uités opérationnelles, 200 laboratoires, plus de 20 000
employés, dans 28 domaines industriels, avec 54 partenariats internationaux
dans plus de 31 pays.
L’exemple de l’agriculture
brésilienne
Concernant
le domaine agricole, c’est Andre Nepomuceno Dusi, de la coopération agricole
brésilienne (Embrapa) qui s’est chargé de faire un tour d’horizon. Avant 1970,
l’agriculture brésilienne connaissait une production et des rendements faibles.
Par ailleurs l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale, sévissaient. Le Brésil
ne disposait à cette époque ni de connaissances scientifiques en agriculture
tropicale, ni de politiques institutionnelles. Le défi dont le pays faisait
face la sécurité alimentaire. Il a fallu transformer l’agriculture
traditionnelle en industrie agro-alimentaire en se servant de la science et de la
technologie. Pour cela, beaucoup d’efforts ont été fourni par les agriculteurs
eux-mêmes. Il a fallu aussi qualifier la main d’œuvre. Le gouvernement a dû
accorder des crédits et appuyer ce
secteur, avec entre autres, la construction des infrastructures et la
disponibilité des terres arables. A ce jour, l’agriculture familiale s’étend sur
106,8 millions d’hectares et touche 12 millions d’agriculteurs dont le tiers
est constitué de femmes. On note 24% de terre cultivée et 84% de propriétaires.
En 2010, 1000 produits différents ont été issus de l’agriculture. 79% de la
production alimentaire est consommé au Brésil et 21% sont exportés vers plus de
200 pays dans le monde. Andre Nepomuceno Dusi, a ajouté que la coopération scientifique est le principal
pilier de la coopération internationale. En matière de coopération technique en
cours, on peut citer le projet coton-4 avec le Bénin, le Mali, le Burkina Faso
et le Tchad et le projet d’appui technique au développement de l’innovation
agricole au Mozambique.
« Nous
pouvons financer des projets dans un cadre de coopération, de partage afin de
parvenir à un meilleur financement des projets africains. Nous voulons être de
plus en plus présents en Afrique. Nous allons internaliser ce souhait. Il
existe des opportunités et nous voulons les partager afin qu’il y ai un
véritable échange horizontal et réel », a déclaré, à son tour, le directeur général de l’institut
brésilien des relations internationales, de l’université du Brésil, le
professeur Jose Flavio Sombra. Une chose est sûre est que le brésil tend la
main à l’Afrique subsaharienne.
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