Accord triennal entre le Bénin et le Fmi : il urge d’accélérer les réformes structurelles


Le Conseil d’Administration du FMI a approuvé le 14 juin 2010 un nouvel accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) d’un montant d’environ 109 millions de dollars US) avec le Bénin. Un tel accord triennal entend maintenir la stabilité macroéconomique du pays, accélérer les réformes structurelles et promouvoir une croissance durable à moyen terme. Mais il importe qu’il soit l’objet d’un suivi régulier.

Marie-Louise BIDIAS MATCHOUDO

D’un montant d’environ 109 millions de dollars, le nouvel accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec) a déjà fait l’objet à ce jour de 3 revues approuvées par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi), en février et mars 20111 et en mars 2012.mais aussi d’une demande de dérogation et d’un décaissement de 65 millions de dollards US après celui consécutif à la 3ème revue. Cette dernière a jugé satisfaisant les résultats du programme, tout en soulignant que l’objectif en matière de recette n’a pas été atteint. Elle fait aussi remarquer que la mise ne œuvre de certaines réformes (le Programme de vérification des importations Nouvelle génération et le Port autonome de Cotonou) sont sujettes à de vives controverses.
La facilité élargie de crédit (Fec) a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et de la croissance, comme principal moyen pour le Fmi d’accorder une aide à moyen terme aux pays à faible revenu, ayant des problèmes de balance des paiements.
Cet accord triennal va permettre aussi bien de maintenir la stabilité macroéconomique que d’accélérer les réformes structurelles. Ainsi, il est prévu l’’accélération de la croissance annuelle du Produit intérieur brut (Pib) réel de 3,2 % en 2010 à 6 % d’ici 2013. En dehors de cela, il est aussi envisagé que l’inflation soit maintenue en deçà du critère de convergence de 3 % de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Et enfin que le déficit du compte courant extérieur soit réduit à 7 % du Pib d’ici 2013. Pour donc atteindre de tels objectifs, il faudra parallèlement contenir la demande intérieure par une politique budgétaire prudente et une politique monétaire modérée.


Les réformes structurelles

Des réformes structurelles sont par ailleurs à engager dans le cadre du programme économique et financier qui accompagne les accords de prêt du Fmi. Dans le cas du Bénin, les réformes inscrites portent  sur les secteurs clés des télécommunications, de l’énergie, des transports, et du régime de retraite des agents de l’Etat et du secteur de la microfinance.
Les réformes budgétaires prévoient la création d’un impôt individuel sur le revenu, afin d’élargir l’assiette fiscale. Ainsi que  l’instauration d’un régime fiscal plus favorable pour l’épargne privée et les petites et moyennes entreprises et l’’amélioration des performances des administrations fiscale et douanière. Non sans oublier la mise en œuvre due nouveau code de passation des marchés publics, la révision de la loi de finances organique conformément aux directives de l’Uémoa.  Dans le secteur de l’énergie, l’Etat envisage de créer, à la suite de l’assainissement et de la restructuration financière de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) en cours, une Société de patrimoine, d’une part et d’autre part, une société de distribution en cours d’étude approfondie. Dans la fonction publique et le Fonds national de retraites du Bénin (Fnrb), il est prévu l’élaboration d’un projet de loi pour la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie qui permettra de réduire le déficit actuariel du FNRB à déposer à l’Assemblée Nationale avant décembre 2011. De même que dans le climat des affaires, la simplification des procédures, la réduction des coûts et délais de création d’entreprise et d’octroi de permis de construire. Ainsi que l’amélioration de la protection des actionnaires contre des abus en renforçant leurs droits procéduraux, la réduction des contraintes fiscales et la simplification des procédures de paiement des impôts. De même que la simplification du processus de dédouanement en rendant le guichet unique  opérationnel.



Commentaires