Commerce en Afrique: des pertes estimées à des milliards de dollars

Un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé: ‘’La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et services’’,  affirme que les pays africains sont en train de perdre des milliards de dollars en revenus commerciaux potentiels chaque année. Ceci serait dû aux importants obstacles nuisant ces échanges avec leurs pays voisins. Selon le document,  il est plus facile pour l’Afrique de faire des affaires avec le reste du monde qu’avec elle-même.

Marie-Louise BIDIAS M.

Selon les prévisions de la Banque mondiale, le ralentissement économique dans la zone euro pourrait réduire la croissance de l’Afrique de 1,3 point de pourcentage en 2012. Le rapport  intitulé ‘’La défragmentation de l’Afrique : approfondissement de l’intégration du commerce régional des biens et services’’, précise encore  que cette situation prive le continent de nouvelles sources de croissance économique, de nouveaux emplois et d’une considérable réduction de la pauvreté.  Les réseaux transfrontaliers de production, qui ont été une des sources du dynamisme économique dans d’autres régions, en particulier en Asie de l’Est, ne se sont pas encore matérialisés en Afrique.
« Il est évident que l’Afrique n’a pas atteint son potentiel en ce qui concerne le commerce régional malgré ses retombées importantes– à savoir la création de marchés d’envergure, la diversification des économies, la réduction des coûts et de la pauvreté et l’amélioration de la productivité », déclare Obiageli Ezekwesili, vice-présidente de la Banque mondiale, région Afrique, et ancienne ministre des Industries extractives du Nigeria.
Le rapport note que jusqu’au début de la crise financière, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne connaissaient une croissance rapide et souvent nettement supérieure à la moyenne mondiale. La croissance économique dans ces pays était robuste et attribuable à la flambée des prix des matières premières, ce qui entraîna une très forte croissance de la valeur des exportations, en particulier de minéraux, à destination de nouveaux marchés en forte expansion tels que l’Inde et la Chine.
Bien que les exportations aient connu une forte croissance au cours de la dernière décennie et que le commerce de la région ait bien repris suite à la crise économique mondiale, les retombées sur le chômage et la pauvreté ont été décevantes dans bon nombre de pays.
Le taux de chômage demeure autour de 24 % en Afrique du Sud. En Tanzanie, l’extrême pauvreté semble s’être stabilisée à environ 35 % de la population active. En règle générale, la croissance des exportations a été alimentée par un petit nombre de produits minéraux et primaires ayant un impact limité sur l’ensemble de l’économie, et que le secteur formel demeure restreint dans bon nombre de pays.

L’Afrique doit diversifier ses exportations

Par conséquent, le rapport suggère que l’Afrique diversifie ses exportations pour que son économie ne soit plus tributaire uniquement de métaux précieux et autres matières premières et encourage davantage de personnes à se lancer dans le commerce de biens commerciaux et services professionnels dans les domaines de la comptabilité, du droit, de l’éducation et des soins de santé, entre autres. Le nombre élevé de jeunes que compte la région nécessitera également un nombre important de nouveaux emplois, des échanges commerciaux intensifs et une croissance robuste.
« Imaginez les avantages qu’il y aurait à permettre aux médecins, infirmières, enseignants, ingénieurs et avocats africains de pratiquer n’importe où sur le continent… Or, ce sont les pays eux-mêmes qui sont d’abord et avant tout responsables de la concrétisation de ces possibilités », affirme Marcelo Giugale, directeur du service régional de réduction de la pauvreté et de la gestion économique pour la région de l’Afrique à la Banque mondiale. « Le but ultime est clair : aider les Africains à échanger des biens et services entre eux. Peu de contributions offrent autant de potentiel de développement que cette mission.
Source : Banque mondiale

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