La première table ronde d'experts de l'ATAF sur les flux financiers illicites (FFI), s’est tenue le 2 décembre à Pretoria, en Afrique du Sud. La rencontre a réuni des experts et des praticiens de premier plan qui ont façonné et soutenu le travail du Forum africain sur l’administration fiscale (ATAF) dans la lutte contre les FFI à travers le continent.
« Les flux financiers illicites ne sont pas seulement un problème transfrontalier ; ils trouvent leur origine au niveau national. Si nos systèmes de conformité nationaux ne parviennent pas à colmater les fuites dans nos propres économies, nous aurons encore plus de mal à lutter contre les stratagèmes sophistiqués transfrontaliers. C'est pourquoi l'ATAF investit dans des administrations fiscales solides et axées sur les données, qui constituent la première ligne de défense de l'Afrique », a affirmé Mary Baine, Secrétaire exécutive du Forum africain sur l’administration fiscale (ATAF) à l’ouverture de la table ronde. Pour elle, la lutte contre les Flux Financiers Illicites ne concerne pas seulement les capitaux qui quittent l'Afrique, mais aussi les fuites internes et la faiblesse des systèmes de conformité qui érodent les assiettes fiscales nationales et compromettent les promesses de la ZLECA. Selon elle, l'ambition de l'Afrique, dans le cadre du Compromiso de Sevilla, de porter le ratio impôts/PIB de tous les pays au-dessus de 15 %, de faire passer la moyenne continentale à 18 % et de mobiliser 10 milliards de dollars supplémentaires de recettes nationales d'ici 2030, dépendait de l'existence d'administrations fiscales solides, modernes et fondées sur des données.
Au cours des 15 dernières années, les programmes et le réseau d'experts de l'ATAF ont déjà aidé les pays africains à obtenir 5,2 milliards de dollars américains de cotisations supplémentaires et 2,3 milliards de dollars américains de recettes effectives, démontrant ainsi que les solutions africaines, guidées par l'expertise africaine, peuvent produire des résultats tangibles en matière de mobilisation des ressources nationales. La table ronde d'experts deviendra désormais une plateforme centrale de l'ATAF pour la réflexion, l'apprentissage entre pairs et l'innovation, en commençant par les FFI, puis en s'étendant au fil du temps à des questions telles que la numérisation, la gestion de la conformité, les cadres juridiques, la gouvernance des données, l'analyse des risques et les services aux contribuables. En ancrant les conversations mondiales dans les réalités et les preuves africaines, l'ATAF continue de se positionner comme le centre stratégique du continent en matière de connaissances fiscales, d'excellence technique et d'impact à grande échelle.
Marie-Louise Félicité BIDIAS
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