Marie-Louise Félicité BIDIAS
Forêt riviere Sangha, Cameroun (C.Doumenge Cirad.jpg)
60 % des meilleures ressources solaires et environ 30 % des réserves minières mondiales se trouvent en Afrique. De même que 40 % des réserves d’or, jusqu’à 90 % des réserves de chrome et de platine, et les plus grandes réserves de cobalt, de diamant et d’uranium au monde. Le continent contient 65 % des terres arables du monde et 10 % de ses sources d’eau douce renouvelables. Il est aussi le siège de multiples points chauds de la biodiversité et fournit des habitats à des écosystèmes, des biomes et des espèces sauvages critiques.
Malgré la richesse de sa biodiversité et de ses ressources naturelles, le continent africain est confronté à de nombreux problèmes environnementaux. Au nombre desquels : la dégradation des sols, la sécheresse, la déforestation, la perte de la biodiversité, le changement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, l’érosion côtière et la surexploitation des ressources en eau.
L'implication de l’Union africaine
Face à la multiplication des catastrophes naturelles, à l’aggravation de la désertification, et à l’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire et la migration, l’Union Africaine (UA) a progressivement reconnu l’urgence de s’impliquer dans les négociations climatiques. Avec l’Agenda 2063, l’UA s'engage à promouvoir des économies durables et des communautés résilientes face aux défis environnementaux. Ceci avec un accent sur la nécessité d'intégrer les considérations climatiques dans les politiques de développement, afin de garantir un avenir durable pour le continent. L’objectif 7 souligne l'importance de la durabilité environnementale et de la résilience climatique.Le Fonds pour l'environnement mondial engagé
Le Fonds pour l’environnement mondial (GEF en anglais) est aussi impliqué. Ainsi, sur le continent africain, il a contribué à la mise en œuvre de plus de 1800 projets, pour un financement total de 6,2 milliards de dollars. Ces investissements ont permis de mobiliser plus de 40 milliards de dollars auprès d’autres parties prenantes, notamment des gouvernements, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des opérateurs privés et des organisations de la société civile. Les financements du GEF en Afrique sont alignés sur l'Agenda 2030 pour le développement durable. Son action s’inscrit également dans le cadre stratégique pour la transformation socioéconomique du continent pour les 50 prochaines années, comme envisagé dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Dans la préservation de la biodiversité, plus de 500 millions de dollars, soit 40 % des fonds du GEF consacrés à la préservation de la biodiversité, ont été investis dans la création et la gestion d’aires protégées en Afrique. Parmi les aires protégées créées, 100 sont terrestres (y compris les parcs nationaux, les réserves de chasse, les aires de gestion de la faune, les sites Ramsar, les sites de conservation de la nature, les réserves de biosphère et de chasse, les réserves de faune et de forêt et les réserves spéciales) et couvrent près de 4 millions d’hectares.Lutte contre le trafic d'espèces sauvages
Le trafic illégal d’espèces sauvages atteint des niveaux sans précédent en Afrique. Il menace la survie à long terme de populations de nombreuses espèces comme les éléphants, les rhinocéros et les pangolins. Le GEF s’est impliqué dans la lutte contre ledit trafic avec la mise en place des solutions innovantes qui génèrent des bénéfices environnementaux globaux, et qui contribuent à améliorer les moyens de subsistance des communautés locales. C’est le cas en Afrique du Sud où le GEF a contribué à la mise en place d’une obligation pour la conservation des espèces sauvages « rhino-obligation ». En Ethiopie, grâce au projet ‘’Amélioration de la gestion et de l’application de la loi dans le domaine des aires protégées’’, le pays a réussi à réduire significativement le braconnage d’espèces sauvages importantes dans le parc national de Chebera Churchura. Au Mali, le projet ‘’Gestion communautaire des ressources naturelles’’ améliore les moyens de subsistance et restaure les écosystèmes dans l’ensemble de l’aire de répartition des éléphants. Il a permis de protéger l’éléphant du Gourma du braconnage et améliorer les moyens de subsistance des communautés.
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