Ocde: le chômage devrait rester élevé jusqu'en 2014 chez les jeunes et les travailleurs peu qualifiés
D’après les
'''Perspectives de l'emploi 2013'', de l'Ocde, les taux de chômage ne devraient reculer que légèrement au cours des 18
prochains mois, passant de 8.0 % en mai 2013 à 7.8 % fin 2014, ce qui
représente environ 48 millions de chômeurs dans les 34 pays membres. Le
rapport met en évidence des écarts importants et croissants entre les
pays. Aux États-Unis, le chômage devrait diminuer de 7.6 % en mai 2013 à
moins de 7 % fin 2014. En Allemagne,
le taux de chômage devrait diminuer de 5.3 % à moins de 5 %. Mais dans
le reste de l’Europe, il restera stable, voire augmentera dans de
nombreux pays. D’ici fin 2014, le chômage devrait tout juste dépasser
les 11 % en France, être d’environ 12.5 % en Italie,
et s’approcher des 28 % en Espagne et en Grèce. (Source: Ocde)
« Les
cicatrices sociales de la crise sont loin de s’effacer », a estimé M.
Angel Gurría, Secrétaire général de l’Ocde, lors de la présentation du
rapport à Paris. « Nombre de nos
pays membres sont toujours confrontés à un chômage élevé et persistant,
notamment chez les jeunes. C’est pourquoi l’engagement récent des
ministres de l’Ocde à redoubler d’efforts pour aider les jeunes, ainsi
qu’il est rappelé dans le Plan d’action de l’Ocde
pour les jeunes, est essentiel dans notre lutte contre le fléau du
chômage ».
La crise ne touche pas tout le monde de la même façon, selon le rapport : "Dans de
nombreux pays de l’Ocde, les pertes d’emploi et de revenus concernent
plus souvent les ménages modestes et peu qualifiés que ceux à hauts
revenus
et hautes qualifications. Dans les grandes économies émergentes,
l’emploi a été moins affecté par la crise mais de nombreux travailleurs
restent piégés dans des emplois précaires et faiblement rémunérés, avec
une protection sociale faible''.
Le
taux de chômage des jeunes se situe toujours à des niveaux sans
précédent dans de nombreux pays : il dépasse 60 % en Grèce, 52% en
Afrique du Sud, 55 %
en Espagne et 40 % environ en Italie et au Portugal.
Les
personnes en contrat précaire et de courte durée, en particulier les
jeunes et les travailleurs peu qualifiés, ont souvent été les premiers à
être licenciés
lorsque la crise a débuté et ont depuis de sérieuses difficultés à
retrouver un emploi.
Les
travailleurs plus âgés s’en sortent mieux pendant la crise, puisque
leur taux d’emploi augmente ou ne baisse que légèrement. Ils sont
nombreux à partir
plus tardivement à la retraite pour de multiples raisons, notamment un
meilleur état de santé, la fin des plans de préretraite, mais aussi pour
des motifs financiers. Les nouvelles données présentées dans les
Perspectives montrent que cela ne se fait pas au détriment des
jeunes. L’Ocde estime que le rétablissement de plans de préretraite ou
l’assouplissement des règles
applicables aux prestations d’invalidité ou de chômage des travailleurs âgés constituerait une erreur coûteuse.
Face
à la crise de l’emploi, les pouvoirs publics devraient allier des
politiques macroéconomiques à des réformes structurelles afin de
renforcer la croissance et favoriser la création
d’emplois. Au cours des dernières années, plusieurs pays, dont
l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Mexique et le Portugal, ont engagé des
réformes ambitieuses visant à réduire les écarts existant en matière de
protection de l’emploi entre les travailleurs temporaires
et permanents. Ces réformes, si elles sont pleinement appliquées,
peuvent favoriser un marché du travail plus inclusif et un meilleur
partage des ressources, avec à la clé une amélioration de la
productivité.
Un
nombre croissant de personnes ayant été longtemps au chômage pendant la
crise risquent de perdre leurs droits aux allocations chômage et de
devoir se contenter d’une aide sociale
moins généreuse. Il sera peut-être nécessaire de renforcer les
prestations de revenu minimum afin d’aider les familles en difficulté,
en particulier là où le chômage de longue durée reste très élevé.
Les
Perspectives soulignent également que les politiques d’activation
doivent être renforcées dans l’ensemble des économies de l’Ocde et des
grandes économies émergentes, afin d’aider et d’encourager les chômeurs
et autres groupes d’inactifs à trouver des
emplois gratifiants et productifs. En particulier, des moyens adéquats
doivent être alloués aux politiques actives du marché du travail, telles
que l’aide à la recherche d’emploi et la formation, tout en veillant à
ce que ces initiatives bénéficient de financements
suffisants. Les dépenses consacrées aux chômeurs ont nettement diminué
depuis le début de la crise – de près de 20 % par chômeur en moyenne
dans l’Ocde, à mesure que les tensions s’accumulent sur les budgets
publics.
Source: Ocde
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