Le
réseau Social Watch Bénin et les
organisations partenaires de la société civile, à l’instar des années
précédentes, se sont penchés sur le projet de loi de finance, gestion 2013 (équilibrée
en ressources et en charges à 1. 44, 494 milliards de francs CFA), pour
apprécier ses prévisions et faire un plaidoyer devant les députés. La rencontre
présidée par le président de la commission des finances et des échanges de l’Assemblée
nationale, l’honorable Grégoire Laourou, a eu lieu, le 29 octobre 2012, au sein
de l’hémicycle.
M-L
B.
« Au-delà des chiffres, le peuple béninois veut
la réalisation des prévisions : c’est cela l’essentiel », tel est le
slogan qu’a choisi cette année, le réseau social Watch et les organisations
partenaires de la société civile, pour présenter aux honorables, les remarques
sur le budget général de l’Etat gestion 2013, et par la même occasion, faire un
plaidoyer.
1.044, 494 milliards de F CFA tel est le montant du
Budget général de l’Etat gestion 2013, équilibré en ressources et en charges,
dont l’élaboration s’est fortement
inspirée de l’orientation globale de la politique économique pour la période
2012-2016, à savoir : le développement de l’entreprise et de l’initiative
privée. De ce fait, le Budget général de l’Etat 2013 se veut être un instrument
de mise en œuvre de cette orientation quinquennale via trois principaux points
d’application que sont : le renforcement du capital humain et des
infrastructures de soutien à la production, la modernisation de l’agriculture et la promotion
de l’agro-industrie, et enfin le développement local. Il s’est donc d’abord
s’agit pour le chargé des programmes de Social, Jean- Pierre Dégué, de
d’apprécier les prévisions du projet du Bge, gestion 2013. De cela, il découle
plusieurs remarques. D’abord, le réalisme de la performance d’un taux de croissance
de 4,5% en 2013, en dépit des faiblesses qui apparaissent, comme des tendances
structurelles, tient prioritairement à une bonne tenue de la campagne agricole
2012/2013, notamment cotonnière et à la maîtrise des changements climatiques.
Mais, précise social Watch, « les inondations constatées sur le territoire
national constitueraient déjà une menace pour la production de coton et donc
une remise en cause de l’objectif de croissance pour 2013, quand bien même, les
conditions d’une bonne production cotonnière seraient favorables, voire très
favorables ».
Poursuivant encore Jean Paul Degué précisent que les
prévisions manquent de pertinence par rapport à leur capacité à permettre à
l’économie de mobiliser les ressources nécessaires pour améliorer les conditions
de vie des populations, via une offre croissante de services sociaux de base
conformément aux normes préalablement définies dans la Scrp.
S’agissant des dépenses de souveraineté, de défense
et de sécurité, la répartition budgétaire de 2013 dépasse significativement les
prévisions référentielles de la Scrp3, tant
au niveau du compte central que du scénario alternatif. En terme de
gouvernance politique, le projet de budget 2013 alloue plus de ressources qu’il
n’était prévu et ne respecte non plus la tendance baissière qui devrait être
observée, à ce niveau.
Le
plaidoyer de Social Watch
Face à tous ces constats, Dieudonné Houinsou,
secrétaire exécutif de social Watch
présenté devant les honorable, un plaidoyer qui s’est traduit par
plusieurs propositions. Il a plaidé pour un climat social apaisé et un
environnement des affaires stables. Selon lui, aucun investisseur ne saurait
être rassuré par la succession de scandales ou agitation, qui plongent les
populations dans une angoisse permanente et qui semblent éloigner le bénin de
ses objectifs de développement. Pour cela, il urge que le gouvernement noue un
dialogue sincère avec les opérateurs économiques. Par ailleurs, selon lui,le
gouvernement doit prendre un certain nombre de mesure pour supprimer les tracasseries
administratives au moment du paiement des impôts. A savoir : l’institution
du paiement électronique de certains impôts, la collaboration avec les
banques en vue de faciliter le paiement
des impôts, la multiplication de guichets de paiements, l’institution de
récompenses et l’application effective de sanctions contre les agents auteurs
de mauvais comportements et de faute professionnelle.
Face à l’inexploitation des nombreuses terres
rurales, malgré les dispositions législatives contenue dans la loi n0 2007-03
du 16 octobre 2007 portant régime foncier rural en république du Bénin et en
dépit de celles des articles 989 et 990 du Code général des impôts, Social
Watch demande qu’il soit mis en place un impôt élevé, spécifique, applicable
aux terres rurales, cultivables, non litigieuses et non exploitées de plus d’un
hectare.
Dieudonné Houinsou, a
aussi plaidé pour le respect de la déclaration d’Abuja et pour une diminution
du budget de la défense et de la sécurité. En temps de paix, il
ne paraît pas efficient de croître le budget de la sécurité et de la défense de
117%, alors même que le budget de la santé connaît une baisse et que la dette
publique intérieure avoisine les 250 milliards FCFA.
Nous demandons une réallocation d’une partie du Budget de la sécurité pour le
Ministère de la santé qui doit faire face à d’autres défis brûlants, tel que le
RAMU (Régime d’Assurance Maladie Universel).
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