Voilà la problématique à laquelle a tenté de répondre Bio Goura Soulé, responsable au Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (Lares) de Cotonou au Bénin. Il était l’invité le 29 juillet 2011 du Réseau des journalistes économiques du Bénin, qui organise des rencontres mensuelles sur des thèmes économiques. Le docteur Bio Goura a d’entrée de jeu expliqué que l’augmentation nette de la population mondiale pose déjà de véritables problèmes, notamment en ce qui concerne les moyens à utiliser pour nourrir tout ce monde. Ainsi, la population mondiale est estimée à 8,2 milliards de personnes en 2030 et 9,1 milliards en 2050. Cette population vivra majoritairement en milieu urbain. Et en 2009, on estimait déjà à 925 millions le nombre de personnes sous alimentées dont 75% se trouvent en milieu rural. Selon lui, aujourd’hui le tiers de la population mondial est nourri par 500 millions de petits producteurs. Malgré ce nombre élevé de petits exploitants, il faudra encore augmenter la production pour satisfaire la demande en besoins alimentaires. Alors, comment les pays en développement peuvent-ils faire pour améliorer la productivité et la production pour nourrir toute cette population, éradiquer la pauvreté et préserver les ressources naturelles et l’environnement ? Pour Bio Goura, il existe une alternative: soit continuer de s’appuyer sur les petites exploitations familiales monde, soit opter pour l’agro-business qui assure de meilleurs rendements mais risque de voir la plupart des paysans actuels dépossédés de leurs terres. L’agro-business consiste entre autres en l’exploitation, par des entreprises, de grandes superficies avec des moyens technologiques modernes. Tout en réduisant la main d’œuvre grâce à l’utilisation des machines, il d’autres avantages comme la normalisation et la standardisation des produits, la réalisation d’économie d’échelle et l’augmentation des revenus d’exploitation. Pour les décennies à venir, l’agro-business paraît donc comme la solution idéale pour nourrir la population mondiale. Cette modernisation ne va cependant pas sans conséquences. Ainsi, des millions de petits exploitants forcément se retrouver sans terres, et par tant sans ressources. Comment absorber toute cette masse de personnes désœuvrées? Pour Bio Goura, un développement durable devra nécessairement tenir compte de la dimension humaine. On ne saurait donc sacrifier les exploitations agricoles familiales qui aujourd’hui créent l’essentiel des emplois en milieu rural. |
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